Collaboration à un projet scolaire
Depuis septembre 2014, nous collaborons avec une classe de Primaire d’une école de Gennevilliers. Cette classe a un projet éducatif ayant pour titre les « Saventuriers des glaces », s’appuyant sur l’héritage des peuples des glaces pour sensibiliser les enfants aux problèmes climatiques. Quel rapport avec nous, allez-vous dire? Et bien nous avons mis certains de nos savoir-faire artisanaux au service de la classe, notamment pour réaliser des couteaux forgés pour les élèves et une peau crue.
Première rencontre
La première rencontre avec les élèves s’est faite à Muchedent, en Normandie, à la Ferme aux Bisons. Au programme: démonstration de forge avec Philippe et explications sur la préparation de peaux avec Micky (qui, pendant son parcours, s’est intéressée au tannage traditionnel des Indiens d’Amérique du Nord).
Nous avions installé notre tente « viking » au milieu des tipis!
De Muchedent, nous avons ramené dans nos bagages une peau de biche (elle s’était tuée quelques jours avant dans un accident avec un poteau…). Dès notre retour, Micky l’a mise à dessaler pour ensuite pouvoir la travailler.
On nous a également offert des os de bisons énormes, qui pourront toujours servir à diverses réalisations après nettoyage! Ils seront laissés quelques mois dehors pour les nettoyer au maximum.
Préparation de la peau crue (rawhide)
Voici les différentes étapes de la préparation de la peau crue. Après un rapide décharnage et nettoyage, on prépare une solution basique à base de cendres de bois. Cette solution va servir à faire gonfler la peau et enlever les poils plus facilement.
Pour tester la concentration de la solution, on peut se servir du test de l’œuf: si un œuf cru coule, la solution n’est pas assez concentrée, il faut rajouter de la cendre. S’il flotte juste en-dessous de la surface, c’est bon!
La peau reste normalement plusieurs jours dans cette cuve, nous avons du l’y laisser plus longtemps à cause de la météo. L’essentiel est de la retourner régulièrement et de vérifier qu’il n’y ai pas de pourrissement. Normalement, la solution basique empêche tout développement bactérien. On peut continuer à travailler la peau crue dès que les poils commencent à tomber tout seuls!
Une fois que tous les poils sont retirés, on peut tendre la peau sur un cadre pour la faire sécher.
Cette peau était très fine, Micky a donc choisi de ne pas trop la tendre. La météo était exécrable et il a fallu attendre le moment propice pour qu’enfin, un peu de soleil nous aide à bien faire sécher cette peau! C’était aussi le moment idéal pour teinter les derniers tissus de la saison à l’indigo!
Et voilà! Il y a quelques trous occasionnés par le couteau de celui qui a dépecé la peau. Normale, c’était sa première fois, on ne lui en voudra pas trop!
Maintenant, nous avons hâte de voir ce que la classe va faire avec!
Couteaux forgés
Pour la partie forge, Philippe devait réaliser des pièces simples pouvant par la suite être personnalisées par les enfants. Compte-tenu de leur âge, il fallait que les pièces ne soient ni pointues, ni coupantes.
Pour les garçons, nous sommes partis vers un montage plate-semelle afin qu’ils puissent s’approprier leur couteau en utilisant des plaquettes de bois, de la corne ou de la lanière de cuir pour le manche.
Pour les filles, le professeur avait demandé de réfléchir à un objet en fer forgé autre qu’un couteau. Mais Philippe a aussi réalisé des couteaux inspirés du ulu traditionnel. D’une part, ce couteau est indissociable de la femme dans l’arctique et d’autre part les filles aussi aiment les couteaux.
Nous attendons avec impatience de voir comment les enfants auront personnalisé leurs couteaux.
Et pour un aperçu de la philosophie d’enseignement se cachant derrière ce projet, vous pouvez consulter ce document: « du bienfait de la nature sauvage et des Cultures Premières pour l’enfant des villes »